C’est la période et tout le monde en parle, mais savez-vous ce qui se cache derrière les « Saints de glace » ? Quelques éléments de réponse pour vous permettre de décrypter de nouveaux dictons !
Qui sont ces Saints ?
Il s’agit de quatre Saints :
- Saint Mamert, Archevêque de Vienne († 474), fêté le 11 mai.
- Saint Pancraces, neveu de Saint Denis, mort à 14 ans († 304), fêté le 12 mai.
- Saint Servais, Évêque de Tongres en Belgique († 384), fêté le 13 mai.
- Saint Urbain, Évêque de Rome puis Pape Urbain Ier († 230), fêté le 25 mai.
En 1960, l’Eglise supprime du calendrier les Saints liés à des rites « païens ». Ainsi ces célébrations sont aujourd’hui respectivement remplacées par Sainte Estelle, Saint Achille, Sainte Rolande et Sainte Sophie.
Pourquoi ce surnom de « Saints de glace » ?
Comme souvent, les dictons populaires se basent sur des observations empiriques de la Nature. En l’occurrence, les paysans du Moyen-Âge avaient remarqué une baisse de température à cette période et de possibles gelées matinales pouvant mettre à mal les récoltes.
En 470, Saint Mamert met en place la « fête des Rogations » au cours de laquelle les agriculteurs et viticulteurs se retrouvaient en processions et récitaient des prières pour protéger leurs cultures. Ne pouvant que constater l’inefficacité de la protection des Saints, ils finirent par incarner le gel et devinrent les « Saints de glace » (estimé autour de l’an 1000).
Gèle-t-il toujours à ces dates ?
Tout d’abord, il faut bien définir ces dates. En effet, les 11, 12, 13 et 25 mai de l’an 1000 ne sont pas ceux que l’on connait aujourd’hui. A cette époque le calendrier en vigueur était le calendrier Julien. Ce calendrier était décalé d’environ 10 jours avec le calendrier Grégorien (actuel) mis en place en 1582. De plus, le calendrier Grégorien retire une année bissextile tous les quatre siècles. Nous avons donc « avancé » d’un jour en 1700, 1800 et 1900 (mais pas en 2000, année « séculaire »).
Ce décalage fait que les 11, 12 et 13 mai du Moyen-Âge tombent de nos jours les 24, 25 et 26 mai !
De plus, deux autres éléments doivent être pris en compte : l’évolution du climat et la localité.
En effet, d’une part le réchauffement climatique décale les dernières gelées et, d’autre part, le climat local influe énormément sur la date, l’intensité, voire l’absence de ce phénomène.
A quoi ce froid est-il dû ?
On entend encore souvent parler d’un fameux nuage de poussière que la Terre traverserai à cette période et qui empêcherai une partie des rayons du soleil de nous atteindre, provoquant ainsi une baisse de température, sans que cela ne soit visible à l’œil nu.
Il n’en est rien, les astronomes sont formels. Ce n’est qu’une « légende ».
La « Lune rousse » est une autre croyance liée à cette période. Elle qualifie la première lunaison après Pâques. Les jeunes pousses exposées à sa lumière serait abîmées et roussies tandis que les nuages protègeraient contre ses rayons dévastateurs. Encore une fois, la Lune n’a pas cet impact sur la végétation.
En réalité, sous nos latitudes, le mois de mai est une période de turbulences atmosphériques liées aux déplacement de l’anticyclone des Açores et de la dérive Nord-Atlantique. Ainsi on peut encore voir arriver des fronts froids venus du Nord tandis que l’anticyclone dégage le ciel nocturne, provoquant une importante perte de chaleur. Cela explique indirectement le phénomène de la Lune rousse : quand on voit la Lune à cette période, c’est que le ciel nocturne est dégagé. L’amplitude thermique entre le jour et la nuit peut alors être très important.
Alors on plante ou on ne plante pas ?
Si les croyances populaires sont inexactes, elles font cependant toutes références à un phénomène météorologique réel qui correspond à la deuxième quinzaine de Mai durant laquelle des gelées matinales peuvent encore survenir.
De manière générale, on préfèrera attendre fin Mai pour planter ou semer les variétés les plus sensibles (notamment les « légumes de soleil » au potager).
Un tunnel de forçage ou des voiles peuvent vous permettre de passer outre cette recommandation.
Adaptez également vos travaux à votre région : ici, dans le Sud de la France on ne se réfère pas aux « Saints de glace » mais aux « Saints Cavaliers » ou « Saints Chevaliers », une période entre le 23 Avril et le 6 Mai !
Ainsi, dans notre région montpelliéraine, le printemps bat son plein et c’est le branle bas de combat dans les jardins ! Besoin d’aide ou d’idée pour ne pas passer à coté du printemps ? Contactez-nous !
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